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IL TUO GIUDIZIO SULLA RISORSA
Religione
Intercultura
Le Monde - Benoît XVI et islam
Lingua:
Italiana
Destinatari:
Formazione post diploma, Alunni scuola media superiore, Insegnanti
Tipologia:
Documentazione
Abstract: Le Monde - Benoît XVI et islam
pape Benoît XVI, théologien plus que politique, a tenu, mardi 12 septembre à Ratisbonne, en Allemagne, un discours politiquement incorrect sur la tentation de la violence dans l'islam. Cinq ans après le 11 septembre, face aux vagues croissantes d'islamophobie, on aurait pu attendre du pape un discours plus mesuré sur la religion musulmane et une réaffirmation du refus de l'amalgame entre islam et islamisme.
L'obsession de ce pape allemand est l'effondrement de la foi et de la mémoire des racines chrétiennes dans une Europe "sourde" à Dieu. Une Europe sécularisée qui s'affaiblit par rapport à un islam jugé conquérant. Aux yeux de Benoît XVI, la foi sans la raison court à la dérive, et la raison est le meilleur antidote contre la "maladie mortelle" de toute religion : le fondamentalisme. Et c'est parce que l'islam n'aurait jamais pu faire sa critique interne qu'il serait si peu préparé à la modernité et si perméable à la violence fanatique.
L'argument est spécieux si on veut bien admettre que, d'Al-Tabari à Averroès, et jusqu'aux réformateurs du XIXe siècle, l'histoire de la pensée islamique n'est pas rétive à la raison, mot cité quarante-cinq fois dans le Coran. Les propos du pape ont donc choqué dans le monde musulman, qui, après plus de quarante années de dialogue ouvertes par le concile Vatican II (1962-1965), craint une réévaluation - à la baisse - du rapport de l'Eglise catholique avec l'islam.
Ce qui n'est ni tout à fait vrai, ni tout à fait faux. Depuis son élection, Benoît XVI a réaffirmé sa volonté de dialogue avec le monde musulman. L'Eglise catholique ne peut se désengager d'un rapprochement qui contribue à la paix. Pas plus que le christianisme, l'islam n'est un bloc. Autant que l'islam, le christianisme a eu partie liée, dans son histoire, avec la violence.
Mais Benoît XVI n'entend pas dialoguer à la manière de Jean Paul II, champion des assemblées de prière comme à Assise, en Italie. Il mesure mieux les impasses : absence d'interlocuteurs représentatifs, dialogue théologique impossible, perpétuation de pratiques qu'aucune réflexion critique ne vient contredire - apostasie et blasphème condamnés à mort, ou interdiction de tout culte minoritaire dans certains pays musulmans - en Arabie saoudite, par exemple. En outre, le chef de l'Eglise catholique ne peut rester sans réaction devant la situation des chrétiens en terre d'islam : en Turquie, trois prêtres ont été tués depuis l'affaire des caricatures de Mahomet, tandis qu'au Pakistan ou au Nigeria on brûle des églises.
Autant de réalités et de violences que les responsables de l'islam ne peuvent ni ignorer ni occulter. Quant au dialogue entre les religions, il serait évidemment plus fructueux si les responsables musulmans plus modérés ne laissaient le champ libre aux islamistes fondamentalistes. De ce côté-là, aussi, une clarification est nécessaire.
Article paru dans l'édition du 16.09.06
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-813336@51-810140,0.html
Il tuo giudizio
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