Assises professionnelles du Français Langue Étrangère / Français Langue Seconde
Paris, 26 janvier 2005
à l’initiative de : SNESUP - SNES - SNUIPP - SNUEP - UNEF - AEFTI
APPEL
Les Assises professionnelles du Français Langue Étrangère / Français Langue Seconde ont réuni le 26 janvier 2005 trois cent personnes.
Elles ont fait apparaître avec force la situation inacceptable des enseignants et formateurs de FLE / FLS.
Alors que les besoins dans le domaine de le l’enseignement du FLE / FLS, tant en France qu’àl’étranger, sont considérables, alors que l’accueil et l’intégration des populations migrantes constituent une urgence sociale, alors qu’est prônée la mobilité internationale des étudiants, les enseignants et formateurs de FLE / FLS vivent des situations professionnelles extrêmement diverses, mais caractérisées par la précarité, l’absence de reconnaissance professionnelle, et souvent la négation des droits les plus élémentaires des travailleurs. Les voies de formation existantes en FLE / FLS n’offrent pas de débouchés en termes d’emplois stables et reconnus, en même temps, les personnels chargés de
l’enseignement du FLE / FLS n’ont pas toujours reçu la formation adéquate !
L’ensemble de ces besoins relève à notre sens d’une mission de service public. La responsabilité de l’État est engagée. Ce sont des postes de fonctionnaires en grand nombre qu’il faut créer. C’est à un effort financier important que l’État doit s’engager.
Dans l’immédiat, de premières mesures doivent permettre de garantir aux enseignants et formateurs de FLE / FLS droits et reconnaissance professionnels.
Ainsi, nous demandons que des conventions collectives soient négociées et mises en oeuvre pour répondre aux situation de précarité et de non droit des personnels travaillant dans le secteur privé. Ils doivent être recrutés sur des contrats à durée indéterminée (CDI). De même, des mesures spécifiques doivent intervenir pour ceux qui travaillent à l’étranger, et à leur retour (droits sociaux garantis, prise en compte des service effectués ...).
Dans le domaine de l’Education Nationale, il faut :
♦ Un plan d’intégration des enseignants et formateurs vacataires, leur permettant d’accéder à un statut correspondant à leur formation et à leur expérience professionnelle. Entre temps, leur maintien dans l’emploi doit être assuré.
♦ Mettre en débat la possibilité d’un concours de recrutement pour les métiers de l’enseignement adapté aux différents besoins et niveau d’enseignement, ce qui passe par la nécessaire rénovation des concours existants.
♦ Dans l’immédiat, un label d’enseignant de FLE / FLS, du primaire au supérieur, attribué sur la base de la formation et des missions des enseignants en exercice doit leur assurer légitimité professionnelle, service et rémunérations adaptés.
♦ Développer les formations menant à l’exercice de l’enseignement du FLE / FLS, à l’Université, dans les IUFM, sur la base d’une formation initiale généraliste et comprenant la dimension de la formation professionnelle continue, accessible notamment aux enseignants actuellement en exercice dans ce domaine. Défendre les formations existantes souvent mises en cause par le LMD.
♦ Développer des programmes de recherche en didactologie des langues-culture, obtenir la
reconnaissance universitaire de la discipline, notamment au CNU, accorder à ce domaine spécifique de recherche les moyens de son exercice et de son développement.
Déterminés à poursuivre la réflexion et la mobilisation, pour faire progresser la situation du FLE / FLS, faire cesser l’inacceptable, et inventer les solutions durables dont ont besoin les enseignants et formateurs en FLE / FLS, les divers publics, et la société, nous annonçons d’ores et déjà la préparationd’États Généraux du Français Langue Étrangère / Français Langue Seconde.
Cet appel a été approuvé par l’unanimité des participants (3 absentions).
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/ariege-education/fle/article.php3?id_article=87